Des violations caractérisées du droit d'auteur. Le rôle des directeurs de l'anthologie volontairement dissimulé et leurs noms absents de la couverture. Aucun contrat de traduction établi et aucun traducteur rémunéré malgré une subvention de 4500 euros du Centre National du Livre aux Editions Parenthèses pour la publication de cet ouvrage. Les directeurs exclus de presque toute la promotion du livre à sa sortie en 2006 en pleine Année de l'Arménie en France.
Ce blog présente les graves agissements des Editions Parenthèses concernant la parution de l'ouvrage Avis de recherche, une anthologie de la poésie arménienne contemporaine. Son but est d'informer le public et d'avertir les auteurs et traducteurs sur les pratiques frauduleuses des Editions Parenthèses situées à Marseille. Une maison d'édition plusieurs fois condamnée par la justice pour de multiples infractions au code de la propriété intellectuelle.


Le 6 octobre 2006, au début de la soirée de présentation de l’ouvrage Avis de recherche, une anthologie de la poésie arménienne contemporaine au Centre International de Poésie de Marseille (soirée dont il existe un enregistrement vidéo que l'on peut se procurer auprès du CIPM), le gérant des Editions Parenthèses, V.A., déclarait :


« Cette anthologie a été dirigée et coordonnée par Stéphane Juranics et Olivia Alloyan ».






En effet, entre 2001 et 2006, année de sa parution, nous avons, Stéphane Juranics et moi, initié, « coordonné » et « dirigé » cette première anthologie bilingue de la poésie arménienne contemporaine jamais parue en France (voir la partie Genèse de l'anthologie), dont nous avons tous deux établi l'édition et signé l’avant-propos — comme le font les directeurs de toutes les anthologies.


Or, il n'y a aucun nom sur la couverture de cet ouvrage de plus de 300 pages, hormis celui... des Editions Parenthèses.



Couverture de l'anthologie Avis de recherche sur le site Google Books


De plus, la mention établie par l’éditeur en page de titre mêle les noms des directeurs et ceux des traducteurs :



Page de titre de l'anthologie Avis de recherche sur le site Google Books



Cette mention est tout à fait contraire à l’usage éditorial qui veut que, pour les anthologies de poésie étrangère, les notions de direction et de traduction soient toujours nettement distinguées. Cela quitte à répéter un même nom si une personne a à la fois codirigé l’ouvrage et en a cotraduit les textes, comme c’est ici le cas pour Stéphane.


Du coup, que ce soit aux yeux du lecteur, dans les références bibliographiques, sur la plupart des sites internet ou dans de nombreux articles de presse, l'anthologie Avis de recherche passe pour une œuvre collective — seul le nom des Editions Parenthèses apparaissant de plus sur la couverture —, ce qui est en totale contradiction non seulement avec les faits mais avec la déclaration du gérant des Editions Parenthèses lui-même qui, le 6 octobre 2006 au CIPM, reconnaissait en public que nous avions, seuls, Stéphane et moi, « dirigé » et « coordonné » cette anthologie.



Article du Monde des Livres du 26 janvier 2007



Page du Site lelibraire.com



C’est pourquoi il apparaissait nécessaire de revenir dans ce blog sur la genèse et l’élaboration de cet ouvrage (voir la partie Genèse de l'anthologie). Cela dans le but de permettre au visiteur de ce blog de savoir qui a fait quoi dans ce livre ayant connu un franc succès dès sa sortie en France (600 exemplaires vendus en trois mois, 4 auteurs d’Arménie et la traductrice invités en France pour de nombreuses lectures avec un public total de plus de 1 000 personnes).



Extrait d'"Arménie mon amie, l'album"


Il faut encore savoir que la promotion de cet ouvrage, très développée du fait de l'Année de l'Arménie en France, s'est quasiment faite sans les codirecteurs, Stéphane et moi. En effet, hormis la soirée de présentation de l’anthologie au CIPM le 6 octobre 2006 (à laquelle seul Stéphane était d'ailleurs invité), nous n’aurons été invités à participer à aucune des nombreuses soirées de promotion ni aux deux émissions de France Culture consacrées à ce livre (voir la partie Genèse de l'anthologie).



Télérama, programme radio du 23 octobre 2006



Site de France Culture


Enfin, il faut également savoir que cette anthologie, pourtant exclusivement composée de traductions, n'a fait l'objet d'aucun contrat de traduction ni d'aucune rémunération à ce jour.



Ainsi, l’adaptation française des textes des vingt auteurs, intégralement réalisée par Stéphane (qui n'a, je le précise, aucune origine arménienne), n’a pas mérité l’estime des Editions Parenthèses qui se sont dispensées de lui accorder la moindre rétribution. Or ce long et fastidieux travail a duré quatre ans et nécessité la réécriture complète par Stéphane de nombreux poèmes ou passages prétraduits pour aboutir à la version française publiée.



Mais, jusqu’à ce jour, les Editions Parenthèses ont toujours refusé de lui établir le moindre contrat, malgré ses demandes réitérées dans ce sens...



Pourtant les Editions Parenthèses ont elles-mêmes reconnu la qualité d'adaptateur de Stéphane en le mentionnant dans l’index des traducteurs — figurant aux pages 323-326 de l’anthologie — comme ayant adapté tous les textes de cette anthologie !



Extrait de l'index des traducteurs de l'anthologie Avis de recherche sur le site Google Books

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L'éditeur apportant lui-même cette précision en public, toujours le 6 octobre 2006 au Centre International de Poésie de Marseille :


« Nounée Abrahamian a traduit l'essentiel de l'anthologie en première traduction, Stéphane Juranics assurant la réécriture finale en français ».



Lien vers le site du CIPM



C’est donc grâce à ce travail bénévole (!) de l’adaptateur — comme d'ailleurs des autres traducteurs — que les Editions Parenthèses ont pu faire paraître cette première anthologie bilingue de la poésie arménienne contemporaine et la commercialiser à leur seul profit en pleine année... de l’Arménie. Cela en faisant figurer leur seul nom sur la couverture ! Et en empochant au passage une aide à l'édition de 4500 euros du CNL (Centre National du Livre)...



Bilan des aides du CNL (Centre National du Livre) pour l'année 2006




Malhonnêtes, les Editions Parenthèses ?


Non, car pour être tout à fait justes, il faut avouer que celles-ci se sont montrées en fin de compte très généreuses : en effet, pour rétribuer le travail d’adaptation de Stéphane, qui a donc duré quatre ans, les Editions Parenthèses lui ont gracieusement offert... quatre exemplaires de cet ouvrage. Un exemplaire par année de travail...


Il faut dire que les Editions Parenthèses ont déjà, par le passé, fait preuve du même mépris vis-à-vis des droits de leurs auteurs ou de leurs traducteurs (voir la rubrique Témoignage de Denis Donikian) et ont été à ce titre plusieurs fois condamnées par la justice (1) pour violation du Code de la Propriété Intellectuelle.


Une dernière précision : l’article L.112-3. du Code de la Propriété Intellectuelle stipule que « les auteurs (...) d'adaptations (...) jouissent de la protection instituée par le présent code (...). Il en est de même des auteurs d'anthologies (...), qui, par le choix ou la disposition des matières, constituent des créations intellectuelles ».


Olivia Alloyan


(1) La liste des décisions de justice condamnant les Editions Parenthèses pour non-respect des droits de leurs auteurs ou de leurs traducteurs est longue et peut être communiquée à la demande.


Il faut savoir que les Editions Parenthèses sont allées jusqu'à me mettre en demeure, par courrier en date du 4 juin 2010, de supprimer un grand nombre de passages de ce blog, cela sans aucun motif juridique valable.
La vérité des faits dérange donc cet éditeur qui, après avoir agi comme je le relate ici, a tenté de me faire taire !
Mais c'est bien connu : il n'y a que la vérité qui fâche...


Lire la suite :
Genèse de l'anthologie
Présentation de l'anthologie

A lire également :

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3 commentaires:

  1. A noter : ce blog ayant changé d’hébergeur, vous pouvez lire les commentaires de la version antérieure en cliquant sur "Lire les commentaires précédents" au bas de la page d’accueil.

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  2. Petit rappel : le guide Audace — guide à l'usage des auteurs cherchant un éditeur —, réalisé par Roger Gaillard et édité par L'Oie Plate (L'Observatoire Indépendant de l'Édition Pour Les Auteurs Très Exigeants), a lui aussi épinglé les agissements des Editions Parenthèses et leur violation du droit des auteurs de cette anthologie :

    "En 2006, les Editions Parenthèses ont publié une anthologie de la poésie arménienne en tous points remarquable. Elle est aussi digne d'être appréciée diversement compte tenu des graves manquements contractuels dénoncés par les deux auteurs de l'anthologie : Stéphane Juranics et Olivia Alloyan. Ce gros dérapage n'est pas une parenthèse isolée comme le confirme le buzz sur Internet. Forcément, ça fait tache !"

    Roger Gaillard, guide Audace, p. 450 (L'Oie Plate, 2013).

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  3. Ce qu'on oublie de dire en évoquant les déboires des traducteurs de l'arménien vers le français avec un tel éditeur qui prétend défendre la culture arménienne alors qu'il ne fait que l'exploiter, c'est que ces traducteurs ne souhaitant plus renouveler une aussi humiliante expérience décident de ne plus rien traduire. En ce sens, les pratiques de cet éditeur desservent la culture arménienne. Or, aujourd'hui, on le constate, les traducteurs de l'arménien vers le français en France sont devenus rares sinon inexistants. Et la littérature arménienne contemporaine reste confinée à l'Arménie faute d'ouverture sur le monde par le truchement de traducteurs compétents. Merci aux Editions Parenthèses et à son directeur, fossoyeur émérite de notre culture.
    J'ajoute, pour compléter le tableau, que j'ai travaillé avec trois éditeurs dits "arméniens" ( sur quatre ou cinq, la notion d'éditeur chez les Arméniens ne correspondant pas exactement à ce qui se fait ailleurs). Avec ces trois éditeurs, les déboires n'ont pas manqué, selon des modalités différentes, sachant que tous se montrent des défenseurs de la culture arménienne alors qu'ils ne défendent que leur business. Je ne jette pas la pierre sur tous uniformément. Car il leur faut défendre à la fois un bien immatériel ( la culture arménienne) et un équilibre commercial dans un contexte où le lectorat arménien s'amenuise de plus en plus, n'ayant pas été porté par les maisons dites de la culture arménienne, souvent transformées en relais de la mémoire historique et rien d'autre. Or la culture, ce n'est pas que la mémoire. Mais l'importance accordée à la mémoire s'est faite au détriment de la culture. C'est d'autant plus "naturel" qu'il est plus facile de parler de la chose passée que d'inventer un avenir à la faveur de vrais débats sur les valeurs dites arméniennes, lesquelles font aussi souffrir les Arméniens qui en sont victimes.

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